Transvulcania

13/05/2015 07:59

Avant le récit de ce périple Canariens, petit retour sur la préparation : Tout d'abord, je remercie bien évidemment et une fois de plus Jean-louis Bal pour son implication dans mon entraînement !

La saison de ski s'est terminée relativement tard (Pierra Menta mi-Mars puis Championnat de France d'Individuelle et enfin par Equipe début Avril). En parallèle et afin de remettre le dossard en course à pied, nous
avions décidé que je participerai au Trail des Glaisins puis à L'Ultra montée du Salève afin de faire une bonne séance D+.

Il était ensuite temps de se reposer un tout petit peu avant de commencer une préparation vraiment centrée sur cette Transvulcania, qui représente mon premier gros objectif estivale. Une fois l'emploi du temps de travail adapté à ma sauce, nous avons pue faire la prépa souhaitée pendant cette grosse quinzaine de jours (un peu juste diront certains).

Samedi 9 Mai, 6h du matin, me voilà donc au niveau de la mer (enfin de l'océan), au côté d'un bon nombre de grands coureurs et avec l'envie de bien faire.

Nous nous élançons donc sur ce parcours de 73km et 4150m+, entre sable, volcans, routes...

Dès le départ, le ton est donné et très vite beaucoup de coureurs prennent de l'avance. J'ai retenu la leçon des championnats de France de l'an dernier et je sais que je dois mener ma course autrement. La première partie de course consiste à faire une montée de 1900m+ d'une traite, quasi exclusivement dans du sable... Les appuis sont fuyants, on ne se sent absolument pas efficace mais il faut bien avancer quand même et ne surtout pas s'exciter !

Au premier ravito (km 6,1), je pointe en 37ème position, aux côtés d'Emelie Forsberg (au moins je suis sur les photos...).
L'ascension continue et je passe au sommet de cette longue et grosse montée en 2h02', en 32ème position.

Nous parcourons ensuite quelques kilomètres de descente avec quelques relances pour rejoindre le premier gros ravitaillement. Je suis alors 27ème. Je prends le temps de changer de poche à eau car il commence à chauffer.

1er Ravito : El Pilar (km 24)

La suite est une piste forestière de 6km, très roulante, qui nous mène vers le ravitaillement situé au km30. Le plan était d'être facile jusqu'ici et c'est le cas ! J'ai même repris 5 places sur cette dernière partie (22ème) ; je passe au km30 en 3h pile. La suite des hostilités est une succession de petites montées roulantes par endroit, raides par d'autres, techniques parfois... Je commence à prendre un bon rythme dans la montée sans trop m'exciter non plus et je grappille quelques places encore. Plus je me rapproche du ravito suivant (situé au km 44), plus la fraicheur disparaît mais je rattrape toujours régulièrement des coureurs qui sont sûrement partis trop vite. Le gros problème ce n'est pas tant la fraicheur mais
l'hydratation car je sens bien que le poids de la poche à eau dans mon dos diminue à vitesse grand V et je suis obligé d'économiser... Le ravito est enfin là ; je prends le temps de bien me ravitailler et surtout de refaire le plein d'eau. Je suis 15ème à ce moment là mais nous sommes 3-4 coureurs au ravito. Encore quelques bosses, quelques relances et quelques petites descentes pour rejoindre le point culminant de l'île et donc de la course. Au sommet, je me suis débarrassé de mes poursuivants et je passe en 11ème position, après 5h44' et 51km. Jean-Louis m'annonce ma place et me dis que les
coureurs de devant sont relativement loin (13') mais qu'ils ne sont pas forcément frais... Moi non plus, même si je ne me sens pas non plus cuit !

Point culminant de la course à 2400m


La suite est simple : descendre de là haut jusqu'au niveau de l'océan : 2426m de D-...

Le premier quart de la descente est fait de pas mal de relances et j'avoue que j'ai bien du mal à les passer en courant selon la pente. Plus on descend, plus la pente s'accentue et plus le terrain devient technique, me forçant à faire des petits pas, à chercher où poser les pieds...
Les points d'eau dans la descente sont les bienvenus pour se désaltérer et pour se rafraichir la nuque car plus la plage se rapproche et plus les degrés augmentent. En bas, je suis 10ème (mais je n'ai pas vue le coureur que j'ai doublé... il devait être arrêté à un ravito je suppose) et je suis à 4' de Julien Coudert, 1er Français. Je me rafraichis de nouveau en bas et je sais que la fin va être terrible... 
Il ne me reste plus que 5km pour rejoindre la ligne d'arrivée mais cette fin de course est terrible : il fait très chaud et nous devons remonter un cours d'eau asséché, entre petits galets et sable, sans aucun appuis... puis nous empruntons un chemin de pavés entre les virages de la route et nous finissons par 1,5km de faux plat montant (pas plus de 2% de pente honnêtement) sur goudron au centre de la ville.

         Photo de gauche : la fameuse rivière deséchée qu'il faut remonter et à droite : l'ultime ligne droite "bleue"

Au fil de ces derniers km, je sens bien que les jambes répondent de moins en moins bien, je ne peux plus courir lorsque la pente s'élève et je redoute la dernière ligne droite ! Pas manqué : je finis au mental, sans même avoir la force de tendre mes mains aux centaines de spectateurs, obligé de marcher 3-4 fois dans cette ultime ligne droite... Le coca, les bananes et les sandwichs à l'arrivée seront une délivrance  (sûrement une petite hypo à la fin) !

Au final, je boucle la course en 10ème position après 7h57' de course. L'objectif était de rentrer dans les 15 et d'avoir un temps aux alentours de 7h50'. Je suis donc satisfait au plan chronométrique (d'autant que nous nous basions sur des temps des années précédentes où la course ne remontait pas par cette rivière desséchée mais par la route, ce qui rendait la course un peu plus rapide de 2-3' je pense). Je sais très bien qu'à ce moment de la saison je ne peux avoir la forme optimale (qui je pense, arrivera dans l'été) mais c'était le jeu et je suis donc heureux du dénouement de cette course !

Honnêtement, une course de haut niveau, où la start-liste est impressionnante mais où beaucoup d'entre eux bâchent ou partent trop vite, avec de splendides paysages (même si la fin est terrible et beaucoup moins belle que le reste de la course), unique par son profil atypique et donc à conseiller pour tout cela ! C'est sûr, je reviendrai...

Le prochain gros RDV se déroulera fin Juin du côté de Chamonix, pour le 80km du Mont-Blanc ! D'ici là, j'irai encourager l'équipe de France sur le parcours des championnats du Monde IAF à Annecy, où ils auront fort à faire face aux étrangers. Et je participerai probablement à un petit Trail avant Chamonix (à déterminer).

Encore merci à tous (sponsors, entraîneur, amis et autres) pour vos messages d'avant et d'après course !

A pouette

Aurel


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